L’hiver et le 15 août

Sur les terres froides du massif central, on raconte qu’il n’y a que deux saisons : l’hiver et le 15 août. Les traversant, quatre habitants isolés vont être amenés à se confier les uns aux autres. Si le projet de Jean-Baptiste Perret prouve vite qu’il n’est pas dénué d’un certain humour, c’est la tendresse qui se révèle en être la véritable clé. Comme les animaux « piégés » par la vidéo qui ouvrent le film, Jean-Marc, Christiane, Jean-Claude et Marion semblent bénéficier d’une certaine liberté, de celle qui permet de prendre le temps de sa propre solitude. Pris dans des cadres apaisés, leurs gestes et paroles suivent un flux imprévisible, tel Jean-Marc qui annonce un simple « je vais pas bien moi en ce moment » en guise d’introduction. Des forces urgentes dont Jean-Baptiste Perret souligne l’évidence et le parcours. Anti-caricatural, L’Hiver et le 15 août se donne le temps de recueillir la parole comme on filme le passage des nuages : sans idée préconçue, juste le plaisir de l’attente et de la surprise. Au gré des dialogues, tous comme des rencontres inopinées, on devine des hobbys et des croyances, quelques angoisses et un soulagement que tous espèrent. Marcheur invisible, cinquième habitant du massif, Jean-Baptiste Perret conçoit grâce à L’Hiver et le 15 août son propre remède, qu’il offre au public. (V.P)