La 20e édition de la Nuit européenne des musées, organisée par le ministère de la Culture, aura lieu le samedi 18 mai 2024. Cet événement permet à un public de tous âges et de tous horizons de visiter gratuitement en soirée plus de 3 000 musées en France et en Europe, dans une ambiance festive. Il ne dure qu’une soirée.
Cette année, le Musée d’Art Contemporain de Marseille [mac], qui vient de rouvrir ses portes après de nombreuses années de fermeture, a invité le FIDMarseille à programmer une projection de films sur le thème du sport, en lien avec les Jeux Olympiques et l’exposition Des exploits, des chefs-d’œuvre. Tableaux d’une exposition. Les films portent sur des artistes et des œuvres qui utilisent le sport pour aborder des questions politiques, sociales et historiques. Le programme, d’une durée d’environ une heure, sera diffusé deux ou trois fois dans la soirée, dans la salle de cinéma du musée, et ce gratuitement.
Dans le film As Far As We Could Get, Iván Argote creuse un tunnel imaginaire entre les deux villes de Neiva (Colombie) et Palembang (Indonésie) qui sont les exacts antipodes, une coïncidence rare que seul cinq autres duos de villes partagent à travers le monde. À la suite de parutions simultanées sur de grands panneaux d’affichage dans ces deux villes, et dans la presse locale, Argote va à la rencontre de jeunes gens, de basketteurs amateurs, de chanteurs locaux afin de parler d’amour, de la vie, de géopolitique et d’économie. Alternant entre ces deux villes, gardant en fil conducteur le rebond de la balle de basket-ball qui répond toujours à la gravité, la caméra enregistre plus de similitudes que de différences. Ce film tend à démontrer que, bien que géographiquement opposés, nous sommes tous liés, tous les mêmes, dans notre banalité et complexité, personnelle et historique.
(Thaïlande, UK, 2009, 11′)
En extrêmement ramassé, ce film entend évoquer un événement historique précis : la guerre et la destruction d’un village, Nabua. Version courte et thaïlandaise, si l’on veut, d’une apocalypse de jadis. Que les soldats soient ici représentés par de jeunes insouciants, et que la mémoire d’un village se conjugue avec celle de la projection cinématographique, dit assez le refus de simplification qui anime, comme dans chacun de ses films, Apichatpong Weerasethakul. Car ce sont moins les événements décrits ou les personnages stylisés qui sont fantomatiques, ainsi que le titre l’indique, que l’horreur elle-même. On comprendra aisément que trouver aujourd’hui une forme filmique à ce massacre, éclairer la nuit, c’est surmonter ce qui, en tant qu’image possible, avait été alors détruit.
(Espagne, 2023, 15′)
Images en mouvement prises depuis le sol contre images en mouvement prises depuis le ciel. Les mots des voisins et des sympathisants contre les discours officiels. Des gens qui ne veulent pas se déplacer, “comme le pin sur la rive”. Une vallée transformée en lac de barrage. La lutte de classe est sous terre… et sous l’eau.
(USA, 2018, 18′)
Round Seven appears courtesy the artist and Picture Palace Pictures.
Round Seven est centré sur le célèbre combat de boxe de 1978 à Dayton, OH, entre Sugar Ray Leonard et le boxeur local Art McKnight.
(Algérie, 2020, 19’)
Installation Vidéo 3 écrans
Coproduit par Palais de Tokyo and Mathaf, Arab Museum of Modern Art
Courtesy de l’artiste
Collection du Mathaf, Arab Museum of Modern Art, Doha
Dans cette installation vidéo projetée sur trois écrans formant un triptyque, l’artiste Amina Menia explore la puissance fédératrice du football comme expression paroxystique du sentiment national et vecteur de la mémoire collective à des moments clés de l’histoire de l’Algérie. « Foot de Libération Nationale » montre, en effet, comment ce sport populaire a joué un rôle social et politique crucial qui dépasse de loin le strict cadre d’une joute footballistique.